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Le texte

Le Cygne et Le Cuisinier

DAns une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l’Oison :
Celui-là destiné pour les regards du Maître,

Celui-ci pour son goût ; l’un qui se piquait d’être
Commensal du jardin, l’autre de la maison.
Des fossés du Château faisant leurs galeries,
Tantôt on les eût vus côte à côte nager.
Tantôt courir sur l’onde, et tantôt se plonger,
Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies.
Un jour le Cuisinier ayant trop bu d’un coup,
Prit pour Oison le Cygne ; et le tenant au cou,
Il allait l’égorger, puis le mettre en potage.
L’oiseau prêt à mourir, se plaint en son ramage.
Le Cuisinier fut fort surpris,
Et vit bien qu’il s’était mépris.

Quoi ? Je mettrais, dit-il, un tel chanteur en soupe ?
Non, non, ne plaise aux Dieux que jamais ma main coupe
La gorge à qui s’en sert si bien.

Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe,
Le doux parler ne nuit de rien.

Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine

Les illustrations

Le pdf

Le pdf de la fable Le Cygne et Le Cuisinier de Jean de La Fontaine est disponible dans le recueil Fables de La Fontaine :