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Livre II – Chapitre XXXV

De Trois Bonnes Femmes

IL n’en est pas à douzaines, comme chacun sçait, et notamment aux devoirs de mariage : car c’est un marché plein de tant d’espineuses circonstances qu’il est malaisé que la volonté d’une femme s’y maintienne entiere long temps. Les hommes, quoy qu’ils y soient avec un peu meilleure condition, y ont prou affaire. La touche d’un bon mariage, et sa vraye preuve, regarde le temps que la societé dure : si elle a esté constamment douce, loyalle et commode. En nostre siecle, elles reservent plus communéement à estaller leurs bons offices et la vehemence de leur affection envers leurs maris perdus ; cherchent au moins lors à donner tesmoignage de leur bonne volonté. Tardif tesmoignage et hors de saison. Elles preuvent plustost par là qu’elles ne les aiment que morts. La vie est plaine de combustion ; le trespas, d’amour et de courtoisie. Comme les peres cachent l’affection envers leurs enfans, elles volontiers, de mesmes, cachent la leur envers le mary pour maintenir un honneste respect. Ce mistere n’est pas de mon goust : elles ont beau s’escheveler et esgratigner, je m’en vois à l’oreille d’une femme de chambre et d’un secretaire : Comment estoient-ils ? Comment ont-ils vescu ensemble ? Il me souvient tousjours de ce bon mot : jactantius moerent, quae minus dolent. Leur rechigner est odieux aux vivans et vain aux morts. Nous dispenserons volontiers qu’on rie apres, pourveu qu’on nous rie pendant la vie. Est ce pas de quoy resusciter de despit, qui m’aura craché au nez pendant que j’estoy, me vienne froter les pieds quand je commence à n’estre plus. S’il y a quelque honneur à pleurer les maris, il n’appartient qu’à celles qui leur ont ry : celles qui ont pleuré en la vie, qu’elles rient en la mort, au dehors comme au dedans. Aussi ne regardez pas à ces yeux moites et à cette piteuse voix ; regardez ce port, ce teinct et l’embonpoinct de ces joues soubs ces grands voiles : c’est par-là qu’elle parle françois. Il en est peu de qui la santé n’aille en amendant, qualité qui ne sçait pas mentir. Cette ceremonieuse contenance ne regarde pas tant derriere soy que devant ; c’est acquest plus que payement. En mon enfance, une honneste et tres-belle dame, qui vit encores, vefve d’un prince, avoit je ne sçay quoy plus en sa parure qu’il n’est permis par les loix de nostre vefvage ; à ceux qui le lui reprochoient : C’est, disoit elle, que je ne practique plus de nouvelles amitiez, et suis hors de volonté de me remarier. Pour ne disconvenir du tout à nostre usage, j’ay icy choisy trois femmes qui ont aussi employé l’effort de leur bonté et affection autour la mort de leurs maris ; ce sont pourtant exemples un peu autres, et si pressans qu’ils tirent hardiment la vie en consequence. Pline le jeune avoit, pres d’une sienne maison, en Italie, un voisin merveilleusement tourmenté de quelques ulceres qui luy estoient survenus és parties honteuses. Sa femme, le voyant si longuement languir, le pria de permettre qu’elle veit à loisir et de pres l’estat de son mal, et qu’elle luy diroit plus franchement que aucun autre ce qu’il avoit à en esperer. Apres avoir obtenu cela de luy et l’avoir curieusement consideré, elle trouva qu’il estoit impossible qu’il en peut guerir, et que tout ce qu’il avoit à attandre, c’estoit de trainer fort long temps une vie doloureuse et languissante : si luy conseilla, pour le plus seur et souverain remede, de se tuer ; et le trouvant un peu mol à une si rude entreprise : Ne pense point, luy dit elle, mon amy, que les douleurs que je te voy souffrir, ne me touchent autant qu’à toy, et que, pour m’en delivrer, je ne me veuille servir moy-mesme de cette medecine que je t’ordonne. Je te veux accompaigner à la guerison comme j’ay fait à la maladie : oste cette crainte, et pense que nous n’aurons que plaisir en ce passage qui nous doit delivrer de tels tourmens : nous nous en irons heureusement ensemble. Cela dit, et ayant rechauffé le courage de son mary, elle resolut qu’ils se precipiteroient en la mer par une fenestre de leur logis qui y respondoit. Et pour maintenir jusques à sa fin cette loyale et vehemente affection dequoy elle l’avoit embrassé pendant sa vie, elle voulut encore qu’il mourust entre ses bras ; mais, de peur qu’ils ne luy faillissent et que les estraintes de ses enlassemens ne vinssent à se relascher par la cheute et la crainte, elle se fit lier et attacher bien estroittement avec luy par le faux du corps, et abandonna ainsi sa vie pour le repos de celle de son mary. Celle-là estoit de bas lieu ; et parmy telle condition de gens il n’est pas si nouveau d’y voir quelque traict de rare bonté,

extrema per illos
Justitia excedens terris vestigia fecit.
Les autres deux sont nobles et riches, où les exemples de vertu se logent rarement. Arria, femme de Cecinna Paetus, personnage consulaire, fut mere d’un’autre Arria, femme de Thrasea Paetus, celuy duquel la vertu fut tant renommée du temps de Neron, et, par le moyen de ce gendre, mere-grand de Fannia, car la ressemblance des noms de ces hommes et femmes et de leurs fortunes en a fait mesconter plusieurs. Cette premiere Arria, Cecinna Paetus, son mary, ayant esté prins prisonnier par les gens de l’Empereur Claudius, apres la deffaicte de Scribonianus, duquel il avoit suivy le party, supplia ceux qui l’en amenoient prisonnier à Rome, de la recevoir dans leur navire, où elle leur seroit de beaucoup moins de despence et d’incommodité qu’un nombre de personnes qu’il leur faudroit pour le service de son mary, et qu’elle seule fourniroit à sa chambre, à sa cuisine et à tous autres offices. Ils l’en refuserent ; et elle, s’estant jettée dans un bateau de pécheur qu’elle loua sur le champ, le suyvit en cette sorte depuis la Sclavonie. Comme ils furent à Rome, un jour, en presence de l’Empereur, Junia, vefve de Scribonianus, s’estant accostée d’elle familierement pour la societé de leurs fortunes, elle la repoussa rudement avec ces paroles : Moy, dit-elle, que je parle à toy, ny que je t’escoute, toy au giron de laquelle Scribonianus fut tué ? et tu vis encore’Ces paroles, avec plusieurs autres signes, firent sentir à ses parents qu’elle estoit pour se deffaire elle-mesme, impatiente de supporter la fortune de son mary. Et Thrasea, son gendre, la suppliant sur ce propos de ne se vouloir perdre, et luy disant ainsi : Quoy ! si je courois pareille fortune à celle de Caecinna, voudriez vous que ma femme, vostre fille, en fit de mesme ? –Comment donq ? si je le voudrois ? respondit-elle : ouy, ouy, je le voudrois, si elle avoit vescu aussi long temps et d’aussi bon accord avec toy que j’ay faict avec mon mary. Ces responces augmentoient le soing qu’on avoit d’elle, et faisoient qu’on regardoit de plus pres à ses deportemens. Un jour, apres avoir dict à ceux qui la gardoient : Vous avez beau faire, vous me pouvez bien faire plus mal mourir, mais de me garder de mourir, vous ne sçauriez, s’eslançant furieusement d’une chaire où elle estoit assise, s’alla de toute sa force chocquer la teste contre la paroy voisine ; duquel coup estant cheute de son long esvanouye et fort blessée, apres qu’on l’eut à toute peine faite revenir : Je vous disois bien, dit-elle, que si vous me refusiez quelque façon aisée de me tuer, j’en choisirois quelque autre, pour mal-aisée qu’elle fut. La fin d’une si admirable vertu fut telle : son mary Paetus n’ayant pas le cœur assez ferme de soy-mesme pour se donner la mort, à laquelle la cruauté de l’Empereur le rengeoit, un jour entre autres, apres avoir premierement emploié les discours et enhortements propres au conseil qu’elle luy donnoit à ce faire, elle print le poignart que son mary portoit, et le tenant trait en sa main, pour la conclusion de son exhortation : Fais ainsi, Paetus, luy dit-elle. Et en mesme instant, s’en estant donné un coup mortel dans l’estomach, et puis l’arrachant de sa playe, elle le luy presenta, finissant quant et quant sa vie avec cette noble, genereuse et immortelle parole : Paete, non dolet. Elle n’eust loisir que de dire ces trois paroles d’une si belle substance : Tien, Paetus, il ne m’a poinct faict mal :

Casta suo gladium cum traderet Arria Paeto,
Quem de visceribus traxerat ipsa suis :
Si qua fides, vulnus quod feci, non dolet, inquit ;
Sed quod tu facies, id mihi, Paete, dolet.
Il est bien plus vif en son naturel et d’un sens plus riche : car et la playe et la mort de son mary, et les siennes, tant s’en faut qu’elles luy poisassent ; qu’elle en avoit esté la conseillere et promotrice ; mais, ayant fait cette haute et courageuse entreprinse pour la seule commodité de son mary, elle ne regarde qu’à luy encores au dernier trait de sa vie, et à luy oster la crainte de la suivre en mourant. Paetus se frappa tout soudain, de ce mesme glaive : honteux, à mon advis, d’avoir eu besoin d’un si cher et pretieux enseignement. Pompeia Paulina, jeune et tres-noble Dame Romaine, avoit espousé Seneque en son extreme vieillesse. Neron, son beau disciple, ayant envoyé ses satellités vers luy pour luy denoncer l’ordonnance de sa mort (ce qui se faisoit en cette maniere : quand les Empereurs Romains de ce temps avoient condamné quelque homme de qualité, ils luy mandoient par leurs officiers de choisir quelque mort à sa poste, et de la prendre dans tel ou tel delay qu’ils luy faisoient prescrire selon la trempe de leur cholere, tantost plus pressé, tantost plus long, luy donnant terme pour disposer pendant ce temps là de ses affaires, et quelque fois lui ostant le moyen de ce faire par la briefveté du temps ; et si le condamné estrivoit à leur ordonnance, ils menoient des gens propres à l’executer, ou lui coupant les veines des bras et des jambes, ou luy faisant avaller du poison par force ; mais les personnes d’honneur n’attendoient pas cette necessité, et se servoient de leurs propres medecins et chirurgiens à cet effet), Seneque ouit leur charge d’un visage paisible et asseuré, et apres demanda du papier pour faire son testament ; ce que luy ayant esté refusé par le capitaine, se tournant vers ses amis : Puis que je ne puis, leur dit-il, vous laisser autre chose en reconnoissance de ce que je vous doy, je vous laisse au moins ce que j’ay de plus beau, à sçavoir l’image de mes meurs et de ma vie, laquelle je vous prie conserver en vostre mesmoire, affin qu’en ce faisant vous acqueriez la gloire de sinceres et veritables amis. Et quant et quant appaisant tantost l’aigreur de la douleur qu’il leur voyoit souffrir, par douces paroles, tantost roidissant sa voix pour les en tancer : Où sont, disoit-il, ces beaux preceptes de la philosophie ? que sont devenues les provisions que par tant d’années nous avons faictes contre les accidents de la fortune ? La cruauté de Neron nous estoit elle inconnue ? Que pouvions nous attendre de celuy qui avoit tué sa mere et son frere, sinon qu’il fit encore mourir son gouverneur, qui l’a nourry et eslevé ? Apres avoir dit ces paroles en commun, il se destourna à sa femme, et, l’embrassant estroittement, comme, par la pesanteur de la douleur, elle deffailloit de cœur et de forces, la pria de porter un peu plus patiemment cet accident pour l’amour de luy, et que l’heure estoit venue où il avoit à montrer, non plus par discours et par disputes, mais par effect, le fruict qu’il avoit tiré de ses estudes, et que sans doubte il embrassoit la mort, non seulement sans douleur, mais avecques allegresse : Parquoy, m’amie, disoit-il, ne la des-honore par tes larmes, affin qu’il ne semble que tu t’aimes plus que ma reputation ; appaise ta douleur et te console en la connoissance que tu as eu de moy et de mes actions, conduisant le reste de ta vie par les honnestes occupations ausquelles tu es adonnée. A quoy Paulina ayant un peu repris ses esprits et reschauffé la magnanimité de son courage par une tres-noble affection : Non, Seneca, respondit-elle, je ne suis pas pour vous laisser sans ma compaignie en telle necessité ; je ne veux pas que vous pensiez que les vertueux exemples de vostre vie ne m’ayent encore appris à sçavoir bien mourir ; et quand le pourroy-je ny mieux, ny plus honnestement, ny plus à mon gré, qu’avecques vous ? Ainsi faictes estat que je m’en vay quant et vous. Lors Seneque, prenant en bonne part une si belle et glorieuse deliberation de sa femme, et pour se delivrer aussi de la crainte de la laisser apres sa mort à la mercy et cruauté de ses ennemys : Je t’avoy, Paulina, dit-il, conseillé ce qui servoit à conduire plus heureusement ta vie : tu aymes donc mieux l’honneur de la mort ; vrayement je ne te l’envieray poinct : la constance et la resolution soyent pareilles à nostre commune fin, mais la beauté et la gloire soit plus grande de ta part. Cela fait, on leur couppa en mesme temps les veines des bras ; mais par ce que celles de Seneque, reserrées tant par la vieillesse que par son abstinence, donnoient au sang le cours trop long et trop lache, il commanda qu’on luy couppat encore les veines des cuisses ; et, de peur que le tourment qu’il en souffroit, n’attendrit le cœur de sa femme, et pour se delivrer aussy soy-mesme de l’affliction qu’il portoit de la veoir en si piteux estat, apres avoir tres-amoureusement pris congé d’elle, il la pria de permettre qu’on l’emportat en la chambre voisine, comme on feist. Mais, toutes ces incisions estant encore insuffisantes pour le faire mourir, il commande à Statius Anneus, son medecin, de luy donner un breuvage de poison, qui n’eust guiere non plus d’effect, car, pour la foiblesse et froideur des membres, elle ne peut arriver jusques au cœur. Par ainsin on luy fit outre-cela aprester un baing fort chaud ; et lors, sentant sa fin prochaine, autant qu’il eust d’haleine, il continua des discours tres-excellans sur le suject de l’estat où il se trouvoit, que ses secretaires recueillirent tant qu’ils peurent ouyr sa voix, et demeurerent ses parolles dernieres long temps despuis en credit et honneur és mains des hommes (ce nous est une bien facheuse perte qu’elles ne soyent venues jusques à nous). Comme il sentit les derniers traicts de la mort, prenant de l’eau du being toute sanglante, il en arrousa sa teste en disant : Je voue cette eau à Juppiter le liberateur. Neron, adverty de tout cecy, craignant que la mort de Paulina, qui estoit des mieux apparentées dames Romaines et envers laquelle il n’avoit nulles particulieres inimitiez, luy vint à reproche, renvoya en toute diligence luy faire r’atacher ses playes : ce que ses gens d’elle firent sans son sçeu, estant des-jà demy morte et sans aucun sentiment. Et ce que, contre son dessein, elle vesquit dépuis, ce fut tres-honorablement et comme il appartenoit à sa vertu, montrant par la couleur blesme de son visage combien elle avoit escoulé de vie par ses blessures. Voylà mes trois contes tres-veritables, que je trouve aussi plaisans et tragiques que ceux que nous forgeons à nostre poste pour donner plaisir au commun ; et m’estonne que ceux qui s’adonnent à cela, ne s’avisent de choisir plutost dix mille tres-belles histoires qui se rencontrent dans les livres, où ils auroient moins de peine et apporteroient plus de plaisir et profit. Et qui en voudroit bastir un corps entier et s’entretenant, il ne faudroit qu’il fournit du sien que la liaison, comme la soudure d’un autre metal ; et pourroit entasser par ce moyen force veritables evenemens de toutes sortes, les disposant et diversifiant, selon que la beauté de l’ouvrage le requerroit, à peu pres comme Ovide a cousu et r’apiecé sa Metamorphose, de ce grand nombre de fables diverses. En ce dernier couple, cela est encore digne d’estre consideré, que Paulina offre volontiers à quiter la vie pour l’amour de son mary, et que son mary avoit autre-fois quitté aussi la mort pour l’amour d’elle. Il n’y a pas pour nous grand contre-pois en cet eschange ; mais, selon son humeur Stoïque, je croy qu’il pensoit avoir autant faict pour elle, d’alonger sa vie en sa faveur, comme s’il fut mort pour elle. En l’une des lettres qu’il escrit à Lucilius, apres qu’il luy a fait entendre comme, la fiebvre l’ayant pris à Rome, il monta soudain en coche pour s’en aller à une sienne maison aux champs, contre l’opinion de sa femme qui le vouloit arrester, et qu’il luy avoit respondu que la fiebvre qu’il avoit, ce n’estoit pas fiebvre du corps, mais du lieu, il suit ainsin : Elle me laissa aller, me recommandant fort ma santé. Or, moy qui sçay que je loge sa vie en la mienne, je commence de pourvoir à moy pour pourvoir à elle : le privilege que ma viellesse m’avoit donné, me rendant plus ferme et plus resolu à plusieurs choses, je le pers, quand il me souvient qu’en ce vieillard il y en a une jeune à qui je profite. Puis que je ne la puis ranger à m’aymer plus courageusement, elle me renge à m’aymer moymesme plus curieusement : car il faut prester quelque chose aux honnestes affections ; et par fois, encore que les occasions nous pressent au contraire, il faut r’appeller la vie, voire avecque tourment ; il faut arrester l’ame entre les dents, puis que la loy de vivre, aux gens de bien, ce n’est pas autant qu’il leur plait, mais autant qu’ils doivent. Celuy qui n’estime pas tant sa femme ou un sien amy que d’en allonger sa vie, et qui s’opiniastre à mourir, il est trop delicat et trop mol : il faut que l’ame se commande cela, quand l’utilité des nostres le requiert ; il faut par fois nous prester à nos amis, et, quand nous voudrions mourir pour nous, interrompre notre dessein pour eux. C’est tesmoignage de grandeur de courage, de retourner en la vie pour la consideration d’autruy, comme plusieurs excellens personnages ont faict ; et est un traict de bonté singuliere de conserver la vieillesse (de laquelle la commodité plus grande, c’est la nonchalance de sa durée et un plus courageux et desdaigneux usage de la vie), si on sent que cet office soit doux, agreable et profitable à quelqu’un bien affectionné. Et en reçoit on une tres-plaisante recompense, car qu’est-il plus doux que d’estre si cher à sa femme qu’en sa consideration on en devienne plus cher à soy-mesme ? Ainsi ma Pauline m’a chargé non seulement sa crainte, mais encore la mienne. Ce ne m’a pas esté assez de considerer combien resoluement je pourrois mourir, mais j’ay aussi consideré combien irresoluement elle le pourroit souffrir. Je me suis contrainct à vivre, et c’est quelquefois magnanimité que vivre. Voylà ses mots, excellens comme est son usage.

Michel de Montaigne, Essais

Les illustrations

De Trois Bonnes Femmes de Michel de Montaigne - Essais - Livre 2 Chapitre 35 - Édition de Bordeaux - 001
De Trois Bonnes Femmes de Michel de Montaigne - Essais - Livre 2 Chapitre 35 - Édition de Bordeaux - 001
De Trois Bonnes Femmes de Michel de Montaigne - Essais - Livre 2 Chapitre 35 - Édition de Bordeaux - 003
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Michel de Montaigne - Portrait présumé - 1580
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De Trois Bonnes Femmes de Michel de Montaigne - Essais - Livre 2 Chapitre 35 - Édition de Bordeaux - 010

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Le pdf de l’essai De Trois Bonnes Femmes de Michel de Montaigne est disponible dans le recueil Essais :